Ce lundi 5 août nous sommes 28 sur la D114 Uruffe-Blénod à la « Porte d’Uruffe », un des accès au circuit « Cœur de vert » pour un parcours de 10 km (plus de 11 km pour les courageux) dans la Forêt de Meine. En 1993 le Conseil Départemental de Meurthe et Moselle a lancé une politique de préservation des Espaces Naturels Sensibles (ENS) dont fait partie le massif de Meine entretenu par l’ONF. Une partie de la forêt a été classée ENS, préservée mais ouverte au public et aménagée en parcours de randonnée de 4,5 km, balisé par des rectangles jaunes sous un cœur vert, pour permettre la découverte de la faune et de la flore du site. On y accède par 5 portes depuis les communes avoisinantes : Porte d’Uruffe, Porte de Blénod-les-Toul, Porte de Vannes-le-Chatel, Porte de Bulligny, Porte d’Allamps distantes d’environ 2 km du parcours de découverte. Les portes sont des totems en forme de pyramides à 4 pans qui présentent le circuit de promenade et signalent les points d’intérêt à visiter dans la commune la plus proche.
Sur le sentier balisé, sont répartis tous les 400 mètres, 10 totems en forme de colonne rectangulaire en bois, verre et acier, présentant la faune et la flore protégée. En outre des panneaux identifient la source de Meine, le Maquis XV durant la seconde guerre mondiale, et l’usage du bois pour fabriquer le charbon de bois qui alimentait les fours des verriers.
Une partie du circuit traverse les Deuilles, résurgences d’eaux souterraines. Les pluies abondantes de ces derniers jours ont rendu tous les points bas gras, collants et glissants voire inondés, ce qui nous oblige à les laisser de côté. Il faudra revenir pour voir le totem « Chauve-souris », le totem »Lis Martagon », le totem « Papillon Bacchante », le totem « Criquet à ailes bleues »ou « la Noctule de Leisler ».
Depuis la Porte d’Uruffe nous gagnons la Porte de Blénod. Nous découvrons le totem « Déchets » et l’effarante durée de nos déchets les plus communs. Le totem « Geai des chênes » nous fait mieux connaitre cet oiseau familier. Le totem « Chat forestier » nous renseigne sur un félin que nous voyons rarement. Sur la sommière du Chauffour, on s’attarde devant le chaudron et le four à charbon de bois. Jadis l’empilement du bois était recouvert d’argile pour fermer le foyer, puis vinrent les coques de métal en remplacement de l’argile. Les premières verreries étaient itinérantes se déplaçant au rythme de l’abattage des arbres. Hêtres, charmes, bouleaux, cerisiers, frênes, étaient le combustible privilégié des fours des verriers en raison du peu de cendres produites qui risquaient moins de se mélanger au verre. Plus loin, le totem « Peuple de la forêt » se consacre au crapaud, au lézard et au pic épeiche et donne la liste complète des mammifères, insectes, oiseaux, batraciens habitant la forêt.
Nous rejoignons la « Source de Meine »et l’espace aménagé autour du refuge forestier. Il arrive qu’on associe ce site à Sainte Menne, née au 4ème siècle à Saint Elophe, qui serait la sœur cadette des Saints Elophe, Euchaire et Libaire. Son père, après l’avoir envoyée s’instruire auprès de l’évêque de Chalons, souhaite la marier mais elle désire se consacrer à Dieu. Convaincu par l’apparition d’un ange qui dépose un voile sur la tête de Menne, le père la laisse partir vivre dans l’ermitage de Blénod. Pour fuir les persécutions que l’empereur Julien inflige à sa famille, elle trouve un lieu reculé entre Poussay et Puzieux où elle vit en recluse jusqu’à sa mort en 380. A Puzieux, une chapelle a été érigée à l’endroit où avec son bâton elle transforma de l’eau boueuse en source limpide. Cette chapelle abrite une partie de ses reliques.
Nous sommes à mi-chemin et le reste du parcours est une déambulation à travers bois vers la sommière du Grand Bois puis la sommière du Quart en Réserve, et une longue ligne droite jusqu’à nos véhicules en privilégiant les chemins blancs empierrés ou les larges chemins herbeux.
Mireille
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