En ce 13 avril, pour le départ de la seconde étape meusienne de la Grande Randonnée Mauvages-Bonnet nous ne sommes que 16, bien loin des 60 à l’arrivée de l’étape d’hier.
Le GR 703 (variante) nous conduit à Delouze qui en 1973 a fusionné avec Rosières. Mais chaque commune a son église. Celle de Delouze du 18ème siècle est dédiée à Saint Pierre de Vérone dont l’histoire est singulière. Pierre Rosini est né à Vérone en 1205 dans une famille cathare. Les cathares sont des chrétiens en dissidence avec l’Eglise catholique de Rome qui les considère comme hérétiques. Pierre de Vérone se détourne de la religion cathare et entre chez les Frères prêcheurs Dominicains. En 1251 le Pape le nomme Inquisiteur pour Milan et Côme. Son action pour convertir les Cathares suscite tant de haine qu’en 1252 il est poignardé. Onze mois après sa mort, le Pape le canonise. Non loin de l’église se trouve le lavoir avec sa belle charpente traditionnelle en bois.
De Delouze nous rejoignons Abainville pour une halte et un pique-nique bien mérités. Nous apercevons le château du 18ème siècle. La ville est arrosée par l’Ornain affluent de la Saulx puis de la Marne. Au 19ème siècle, les ressources forestières importantes de la commune et l’énergie hydraulique de l’Ornain permirent l’installation d’importantes forges qui contribuèrent à la fabrication des rivets de la Tour Eiffel. Pour notre pique-nique, la Mairie a installé tables et bancs dans le remarquable lavoir sur l’Ornain et l’agriculteur bio d’Abainville qui fabrique des yaourts et des desserts lactés a offert, pour notre plus grand plaisir, un assortiment de ses produits. Avant de quitter Abainville nous visitons la très lumineuse église Saint Martin construite en 1625, détruite au 19ème siècle et reconstruite en 1880 éclairée par 27 magnifiques vitraux fabriqués dès 1883 à Bar le Duc.
Nous reprenons la route en suivant désormais le GR 714. Au loin on aperçoit le clocher de Bonnet, arrivée de notre étape. Deux châteaux privés se trouvent dans la commune dont un du 13ème siècle. Le Saint patron de Bonnet, Saint Florentin, fils du roi d’Ecosse, refusa d’être associé au trône. Il émigra au 7ème siècle sur le continent et se loua à Bonnet comme simple porcher. Satan vint le tenter sous les traits d’une séduisante princesse qui lui proposa de revenir en Ecosse auprès des siens. Pendant trois jours il lutta contre la tentation puis frappa d’un coup de masse à la séductrice qui redevint diable. Une source miraculeuse jaillit à l’endroit où était tombée la masse. Saint Florentin avait demandé que son corps après sa mort soit transporté par un char tiré par deux taureaux rouges, et soit enterré à l’endroit où s’arrêteraient ces animaux. Ce fut là que fut édifiée l’église Saint Florentin qui abrite le tombeau qui date du 16ème siècle. Tout autour de l’église, 19 peintures murales représentent les principaux épisodes de la vie du Saint. Outre les fresques des murs, les colonnes sont ornées de décors peints de teintes pastel aux motifs infiniment variés qui ravissent l’œil. L’église de Bonnet mérite la visite. A la Mairie nous attendait une sympathique et savoureuse collation tout à fait bienvenue après nos 17 km sous la chaleur.
Les ambassadeurs vont prendre le dernier repas préparé par Roger et Michel et se reposer au gîte de Mauvages avant le départ demain dimanche pour l’étape Bonnet-Couvertpuis. Un autre club de marche prendra le relais du Pied Champêtre.
Mireille
Photos de Denis
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Olympe PICQUE (dimanche, 14 avril 2024 11:18)
Au pied du DEO dorant au soleil la petite troupe s'élance vers ABAINVILLE où elle se FORGE le moral en se restaurant dans un "lavoir sur île" cadre au combien original.
BONNET excellente divagation estivale ce samedi.
Pour ces trois jours intenses coup de chapeau (Bonnet phrygien..) aux municipalités pour leur accueil.
Egalement un grand bravo aux organisateurs des étapes et de l'intendance.