VILLE-ISSEY COMMERCY

Les bâtiments furent reconstruits en U autour du cloître entre 1714 et 1754 et les jardins en 1722. Après la Révolution, l’église prieurale qui fermait le U, fut détruite. Vers 1835 le Prieuré abritait la Sous-Préfecture et la Gendarmerie puis devint l’Ecole Normale d’Instituteurs de 1854 à 1964. De cette époque reste la grille d’entrée de 1920. Après restauration des galeries et façades du 18ème siècle, le Prieuré a été classé en 1984. A l’arrière du bâtiment sous lequel coule l’eau de la Fontaine Royale, une terrasse et des voûtes ayant abrité les bassins d’élevage de poissons  des moines, témoignent de l’édifice originel.

Nous traversons l’Allée des Tilleuls bordée de la deuxième génération de tilleuls. Ceux plantés au XVIIIème siècle ont dû être remplacés  dans la seconde moitié du XXème siècle par des arbres vieux de 20 ans. Nous sommes face au château de Commercy. La ville existait au IXème siècle et possédait déjà un palais. Au XIVème siècle un château fort est adossé à la Meuse. En 1662, Jean-François Paul de Gondi, Cardinal de Retz, héritier du château, y est astreint à résidence par Louis XIV pour sanction de sa participation à la Fronde. Le Cardinal transforme le château fort en château résidentiel et aménage la forêt de Commercy qui s’étend alors sur 8000 ha. Pour maintenir le gros gibier dans son domaine de chasse il crée des points d’eau dont la Fontaine Royale.  

Plus tard, le domaine est légué au Duc de Lorraine Léopold 1er qui le donne en usufruit à Charles-Henri de Lorraine-Vaudémont. Celui-ci réalise à partir de 1708 des travaux de rénovation du château qui donnent à la ville la place du fer à cheval et l’allée des Tilleuls. A la mort de Charles-Henri en 1723 Commercy revient à Léopold Ier et en 1729 à son fils François III. En 1737, c’est la résidence d’Elisabeth-Charlotte d’Orléans, veuve de Léopold Ier jusqu’en 1744 où le château devient la propriété de Stanislas, roi déchu de Pologne, beau-père de Louis XV.

Stanislas fait aménager de magnifiques jardins et construire un rendez-vous de chasse à la Fontaine Royale. Voltaire séjourne à Commercy où la Cour de Stanislas vient plusieurs semaines par an. C’est dans les cuisines de Stanislas que fut découverte la fameuse madeleine toujours appréciée. A la mort de Stanislas en 1766, les duchés de Lorraine et de Bar reviennent à la couronne de France. Louis XV ordonne l’abandon du château de Commercy qui devient une caserne de cavalerie de 1767 à 1927, et la destruction du pavillon de la Fontaine Royale. Il partage la forêt entre plusieurs villages. Commercy en conserve aujourd’hui 2300 ha.

Le XIXème siècle voit la construction des grands canaux et de la ligne Paris-Strasbourg. La branche Nord du canal de l’Est et la voie ferrée  coupent le château de ses jardins qui sont peu à peu abandonnés. Après 1870, Séré de Rivières renforce la présence militaire le long de la frontière. Outre le château qui abrite des soldats, de nouvelles casernes sont construites dont quelques bâtiments subsistent encore. Commercy a hébergé jusqu’à 3000 militaires. Le château très endommagé en 1944 par un incendie, a été racheté par la Commune à l’Etat en 1957, restauré en 1977 notamment la façade côté ville, et est devenu la Mairie.

Nous faisons le tour de l’église Saint Pantaléon construite au XVIème siècle sur l’emplacement d’un ancien bâtiment détruit par les troupes de Charles Quint en 1544. Le chœur et le transept ont été remodelés au XIXème siècle. Nous passons derrière le Château et prenons le chemin du retour en suivant la voie ferrée. Nous passons devant la fabrique des madeleines de Commercy « La Cloche d’or ».

           Mireille