En ce lundi de Pentecôte 29 mai, sous un ciel bleu limpide, l’ardeur du soleil tempérée par un agréable souffle de vent, nous sommes 24 sur le parking à la sortie de Vaucouleurs pour une balade de 8 km. Nous montons lentement vers le château de Gombervaux par le lieu-dit « les Terres Froides ».
Sur le site d’un rendez-vous de chasse de Charlemagne, Geoffroy de Nancy édifie le château actuel qui sera terminé en 1351. Le château, entouré de douves, formait un quadrilatère flanqué de quatre tours d’angle circulaires aussi hautes que le donjon crénelé de 22 m. En pénétrant par la « basse-cour » dont le porche a été habillé au 16ème siècle de pierres vermiculées, on passe les douves à l’endroit où se situait la barbacane d’où les paysans de corvée de guet appréciaient s’il fallait permettre ou non l’accès à la cours du château.
Le donjon-porche abritait les appartements seigneuriaux dont la grande salle de réception. Il était relié aux tours par des courtines comportant deux niveaux. Sont encore présentes la tour sud-est et la tour sud-ouest qui permet de voir une chambre, l’escalier d’accès au chemin de ronde et les latrines. Les bâtiments sont construits en calcaire blanc de Vaucouleurs, Void et Saint Germain et les soubassements, encadrements de porte ou parties de cheminées monumentales sont en pierre brun-orangé, plus résistante à l’humidité, provenant des anciennes carrières de Septfonds. Sur la façade extérieure, au-dessus du porche équipé d’une herse, on aperçoit trois écussons disposés en triangle. En bas à droite on reconnait le blason au Lion d’Agnès de Pulligny, épouse de Geoffroy de Nancy. En bas à gauche le blason de la maison des Salles avec la Tour qui a probablement remplacé la Croix rouge sur fond blanc de la maison de Nancy. Au-dessus des deux autres se trouve le blason aux quatre quartiers des de Myon. Aux de Nancy (1351-1428) succédèrent par mariage les de Vernancourt (1428-1490), dont le blason alternant bandes blanches et rouges ne figure nulle part. Les des Salles possèdent Gombervaux durant le 16ème siècle et les de Myon au 17ème siècle. Au 18ème siècle, par mariage encore en 1733 Gombervaux échoit aux du Breuil de la Bossardière dont le blason représente trois merlettes noires sur fond blanc, puis toujours par mariage en 1766 aux de Mailliart au blason à trois têtes sur fond pourpre avec un chevron doré. Ces blasons sont repris sur les vitraux réalisés par les bénévoles des chantiers d’été.
Aujourd’hui la tour nord-ouest a disparu. La tour nord-est est en partie effondrée et les courtines qui les reliaient ont été démantelées. La déchéance du château est due à son abandon. Jeanne-Thérèse du Breuil de la Bossardière et son époux Charles-François de Mailliart préfèreront construire un nouveau château plus moderne et confortable à Tusey. La préservation des vestiges de la bâtisse est l’œuvre de l’association de Gombervaux à laquelle en 1989 le propriétaire actuel a confié par convention l’entretien de ce patrimoine classé au titre des monuments historiques en 1994.
Notre balade de Gombervaux nous conduit à Tusey en nous livrant chemin faisant de jolies vues sur les vallons au creux desquels se logent Ourches, Saint Germain et Ugny puis sur Vaucouleurs et Chalaines.
Au X° siècle, le domaine royal de Tusey englobait le hameau de Vaucouleurs. Tusey a eu son église qui fut l’église-mère de Vaucouleurs dédiée à St Rémi à partir du XVI° siècle. Le village était déjà ruiné au XVIII° siècle quand fut construit le château dont les couleurs blanc et rose étaient très en vogue à l’époque. L’église a été entretenue jusqu’à sa destruction en 1803. En 1837 fut créée sur ce site une fonderie spécialisée dans la fonte d’art d’œuvres religieuses et profanes. Ont notamment été coulées à Tusey les colonnes rostrales et les fontaines de la place de la Concorde à Paris, des fontaines de Vitry le François, Reims, Void-Vacon et Chaumont, la Vierge de Sion, de nombreux monuments aux morts, et même les grilles du château de Laeken en Belgique. A cette époque le château de Tusey servait de résidence aux maîtres de forges. La fonte d’art a cessé en 1920. La production a été recentrée sur les éléments de serrurerie, les balcons etc…En 1961, c’est la fusion avec les Ateliers et Fonderies de Meuse à Vaucouleurs. Le site de Tusey est finalement abandonné en 1963. Puis il fut dédié à l’héliciculture (élevage d’escargots). Aujourd’hui il est à usage d’habitation.
Mireille
Photos de Denis
Photos de Jean Luc
Écrire commentaire